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Méailles, son histoire

Perché à 1024m d’altitude, sur la RD210, le village de Méailles s’offre à l’admiration des regards, perché sur une barre rocheuse abrupte qui domine la vallée de la Vaïre.

ETYMOLOGIE

Pour certains, MEAILLES viendrait du latin Medullae, qui signifie moelle, et semblerait indiquer « un sol fertile ».

Pour d’autres, il signifierait « au milieu, entre deux ».

Au 11ème siècle, le village se nomme Madalgas, et en 1419 on le trouve sous le nom de Mealha.

ARMOIRIES

D’or à un arbre de sapin de sinope, accosté de deux étoiles de gueules.

HYDROLOGIE

La Vaire alimentée par de nombreux ravins a été au cours des âges et reste encore de nos jours, la rivière vitale de cette belle vallée.

HISTOIRE GEOLOGIQUE

Le village est construit sur un plateau calcaire et localement on peut voir des taches de marnes bleus l’oligocène.

Méailles est dominé :
- à l’ouest par un massif composé principalement de calcaire du crétacé, appelé le « Puy de Rent », haut de 1974 m
- à l’est  par la « Montagne du Ruch » qui atteint 2099 m d’altitude

Le soubassement du massif s’est édifié à l’ère secondaire ; au Crétacé, au fond d’une mer plus ou moins profonde se déposaient des boues calcaires, qui, tassées pendant une centaine de millions d’années sous des centaines de mètres de sédiments accumulés, se sont indurées en une roche caractéristique appelée les marno-calcaires : des lits décimétriques de calcaire compact séparés par des niveaux marneux gris plus tendres.
Il y a un peu moins de cent millions d’années, les mouvements de l’écorce terrestre et des plaques tectoniques provoquent un grand bombement régional de ces couches rocheuses, et leur émersion progressive. La grande mer secondaire se retire de la région…

Mais les plaques tectoniques sont capricieuses… À l’ère tertiaire, il y a une cinquantaine de millions d’années, la région s’affaisse à nouveau, et une autre mer revient submerger les paysages : les géologues appellent cet épisode la transgression du Nummulitique. La mer est tout d’abord peu profonde et relativement chaude : les sédiments qui s’y déposent sont très calcaires et riches en coquilles d’animaux marins, en particulier les « nummulites », organismes unicellulaires abrités dans une coquille en forme de lentille, ou de pièce de monnaie pour les plus grosses (d’où leur nom qui vient du latin nummulus ).

Cette période laisse donc un niveau de calcaires massifs fossilifères connus sous le nom de « calcaires à Nummulites », d’une vingtaine de mètres d’épaisseur, qui se voit dans les paysages de l’ensemble du massif du Grand Coyer comme un escarpement, une corniche bien marquée dans les versants : c’est sur cette corniche de calcaire qu’est bâti le village de Méailles. La transition entre les marno-calcaires du Crétacé en couches décimétriques bien marquées et la barre de calcaire massif du Nummulitique est bien visible lorsqu’on monte au village par la D210, au bord même de la route. Entre ces deux niveaux posés l’un sur l’autre, il y a une lacune de 50 millions d’années, rien moins…

Progressivement, le bassin de la mer du Nummulitique s’effondre, et la mer devient plus profonde ; les sédiments deviennent plus fins, plus argileux aussi : ce sont alors des marnes fines, gris-bleutées, qui se déposent.

Puis, il y a une quarantaine de millions d’années, une série de courants de turbidité (gigantesques avalanches sous-marines de sédiments), issus des zones littorales situées alors vers le sud, recouvre ces marnes profondes d’une couche de sables épaisse par endroits de plus de 500 m : après compaction et induration, ces sables formeront les fameux grès d’Annot, connus pour être un des meilleurs exemples au monde de ce processus sédimentaire particulier, que l’on peut qualifier de catastrophique.

Enfin, la surrection des Alpes va lentement soulever l’ensemble du massif, provoquer ainsi la disparition de la mer du Nummulitique et porter progressivement en altitude l’ensemble de cet appareil sédimentaire du Tertiaire (les calcaires à nummulites, les marnes gris-bleu et les grès d’Annot), connu sous le nom de « trilogie du Nummulitique » qui chapeaute les marno-calcaires crétacés.